Les roux ne courent pas tous les coins de rue. Toutefois cette couleur particulière, d’un rouge brun éclatant ne leur offre pas seulement un atout esthétique.

Une étude vient de démontrer que les personnes aux cheveux roux résistent un peu mieux à la douleur. Si vous faites partie de ces 2 % de la population mondiale, alors réjouissez-vous.

Un mécanisme particulier lié à la mélanocortine 

Depuis quelques années déjà, le gène MC1R suscite l’intérêt des chercheurs. Il s’agit du gène qui permet d’avoir cette couleur particulière. Toutefois, il faut tout de même préciser qu’il est question ici d’une couleur naturelle et non d’une coloration. Il est clair que chacun de nous ne possède pas les mêmes capacités de résistance à la douleur.

Plusieurs facteurs génétiques entrent en compte ainsi que des éléments extérieurs comme les traitements, les maladies et autres. Cependant, des chercheurs ont constaté que le phénotype rouge-brun montre un seuil de tolérance à la douleur plus importante que la plupart des autres individus. Grâce à des recherches poussées, ils sont même parvenus à expliquer le mécanisme qui entre en jeu dans ce phénomène.

Les cellules responsables de la pigmentation des roux comportent un récepteur appelé mélanocortine 1. Une fois que celui-ci rencontre la mélanocortine, des mélanocytes se forment et produit un pigment bru ou noir et non pas un pigment rouge ou jaune habituellement.

Ce mécanisme signifie que le récepteur de la mélanocortine 1 perd sa fonction. Toutefois, ce n’est pas le seul qui a été observé. Ce processus empêche leur peau de bronzer. Le scientifique David Fisher a mené avec son équipe une étude sur des souris qui possèdent le même mécanisme.

Ils ont pu mettre en évidence que l’absence du récepteur de la mélanocortine 1 entraîne une réduction de la sécrétion de la molécule appelée proopiomélanocortine ou POMC. Elle subit ensuite une décomposition qui produit 2 hormones qui vont jouer un rôle crucial. Chacune a ses fonctions : l’une stoppe la douleur tandis que l’autre accroît la sensibilité, ce qui crée une meilleure résistance grâce à un bon équilibre entre les deux. Par conséquent, l’individu devient plus tolérant.

Ce dysfonctionnement des récepteurs de la mélanocortine 1 lors du processus favorise un peu plus le travail des récepteurs opioïdes qui interviennent dans le blocage de la sensation de douleur au moment où la molécule POMC se divise. Tout cela montre une relation étroite entre le pigment rouge et la tolérance à la douleur.