Epouse moi mon pote est un film de Tarek Boudali, l’acteur partenaire de Philippe Lacheau (Baby Sitting, Alibi.com…) et ex-Bande à Fifi, le même qui gère la réalisation de Nicky Larson.

La première bande annonce vient d’être mise en ligne et si vous aimez l’humour du duo, vous ne serez pas déçu par cette nouvelle comédie française.
L’histoire ?

Yassine, jeune étudiant marocain, vient à Paris faire ses études d’architecture avec un visa étudiant. Suite à un événement malencontreux, il rate son examen, perd son visa et se retrouve en France en situation irrégulière. Pour y remédier, il se marie avec son meilleur ami. Alors qu’il pense que tout est réglé, un inspecteur tenace se met sur leur dos pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un mariage blanc…

Tarek Boudali et Philippe Lacheau parlent du film « Epouse moi mon pote ».

Tarek, comment vous est venue l’idée du film ?

Tarek Boudali : J’ai eu l’idée à l’époque où la loi sur le mariage pour tous était en train de passer, ça fait donc trois ans. Je me suis dit que pour ceux qui voulaient faire un mariage blanc, ça leur offrait plus de possibilités. Partant de là, je me suis dit que, si j’étais sans papier, j’aurais demandé à mon meilleur pote. Et c’est comme ça que j’ai pensé que je pouvais en tirer une comédie. J’ai exposé l’idée aux copains pour avoir leur avis – c’est important pour moi – et ils m’ont dit que c’était une très bonne idée, que c’était marrant, donc ça m’a conforté et j’ai tracé sur l’écriture. J’ai écrit seul au début. Une fois que j’ai eu à peu près toute l’histoire, les personnages, les différents événements qui allaient se passer, je me suis entouré de coscénaristes : Nadia Lakhdar, Khaled Amara et Pierre Dudan. Et on a nalement écrit à quatre.

Vous avez fréquenté la communauté gay pour écrire ? Vous avez fait des recherches ?

Tarek Boudali : On a pas mal de potes gays, donc on connaît un peu la communauté. Mais je n’ai pas fait spécialement de recherches ! Je ne faisais pas un documentaire.

Philippe Lacheau : C’est une comédie donc le trait est forcément poussé, grossi. Ce qui est intéressant dans le film, c’est le point de vue des deux personnages principaux, Yassine et Fred. Ce sont deux naïfs. On se moque d’eux, tant leur regard est à côté de la plaque ! C’est ça qui est rigolo, leur naïveté. Ils sont comme peuvent l’être un certain nombre de gens aujourd’hui en France qui se disent « ah les homos ça a forcément un petit chien, les homos c’est forcément comme ci ou comme ça… », c’est d’eux dont on se moque dans le film.

Tarek Boudali : C’est important qu’au début du film, Yassine et Fred soient dans la naïveté, dans les clichés pour qu’ils évoluent et qu’ils voient que le monde homosexuel n’est pas tel qu’ils l’imaginaient.

Vous craignez les réactions de la communauté homosexuelle ?

Tarek Boudali : À chaque fois qu’on fait un film, l’idée c’est de ne pas blesser les gens. Au contraire. L’humour c’est fait pour rassembler. Donc pour moi c’était important de ne blesser personne. Pas plus les homosexuels que les clandestins. Au contraire, je veux que tout le monde se retrouve dans une même salle de cinéma à rigoler ensemble aux mêmes blagues.

C’est Philippe qui vous a donné l’envie de passer à la réalisation ?

Tarek Boudali : J’ai toujours eu l’envie de réaliser, mais pour être honnête, je ne me voyais pas le faire si tôt. Je me disais que je devais attendre d’avoir plus d’expérience, et surtout d’avoir la bonne idée. Il fallait que ça se fasse naturellement. Pas que ce soit calculé ou programmé. Mais quand j’ai commencé à écrire ce scénario, très vite les images me sont venues en tête. Je voyais comment filmer les scènes, comment les jouer, dire les dialogues etc… Et donc très vite je me suis dis qu’il fallait que je le réalise. En plus je n’avais pas envie d’écrire pendant deux ou trois ans et de ler mon bébé à quelqu’un ! Je me suis dit : « Il faut que je me lance. C’est maintenant ! »

Philippe Lacheau : Tarek s’est accepté comme réalisateur ! C’est une forme de coming out ! (rires)

Comment s’est passé le premier jour de tournage ? Parce que c’est une chose de dire « je me lance », mais c’en est une autre de se retrouver sur un plateau face une équipe et de diriger un film !

Tarek Boudali : Je ne me suis jamais demandé : « Comment est-ce que je dois me comporter le premier jour du tournage ? », dès les premiers instants sur le plateau, tout s’est passé naturellement, que ce soit pour diriger les comédiens ou les techniciens. C’est venu de façon très naturelle. Et puis il faut dire que j’étais très bien entouré : toute l’équipe technique a bossé sur BABYSITTING 1 et 2 et en partie sur ALIBI.COM donc on se connaît très bien et j’étais vraiment en confiance. J’ai été très chanceux d’être entouré d’une équipe et de comédiens pareils.

Philippe Lacheau : Et puis tu as une grosse expérience des tournages, au cinéma ou à la télé avec ta série « En famille » sur M6… Tu sais comment ça se passe.

Tarek Boudali : Oui c’est vrai qu’on commence à avoir quelques films derrière nous. Et moi j’observe vachement pendant les tournages… Pour moi c’est la meilleure école. C’est là où tu apprends le mieux que ce soit en tant que réalisateur ou que comédien.

Philippe, comment est Tarek comme réalisateur ?

Philippe Lacheau : Euh… À chier… (rires) Non… C’était vraiment intéressant. Tous ceux qui connaissent Tarek depuis très longtemps, comme Julien (Arruti) ou même mon frère qui réalisait le making off et qui était donc tout le temps sur le plateau, étaient super ers de le voir réaliser. Parce qu’on a commencé ensemble, on a connu les bons et les mauvais moments ensemble, et aujourd’hui de se voir chacun notre tour réaliser nos films… Bah c’est une erté ! On se dit « c’est formidable ». Et après c’est très naturel entre nous : comme on est amis, on ose se dire les choses. Quand Tarek ne me trouve pas bien, il me le dit facilement.  On ose se dire les choses. On pense juste à l’efficacité. Quand moi je réalise un film, Tarek va faire au mieux pour concrétiser ce que j’ai en tête, pour se mettre au service du film. C’est pareil dans l’autre sens. Comme on a fait nos armes ensemble on se fait archi confiance. S’il me dit « va dans telle direction », je ne réfléchis même pas, je lâche prise, je lui fais confiance.

Tarek Boudali : Et puis on essaie tout le temps de se tirer vers le haut. Avant de tourner, j’ai envoyé à Philippe et Julien les dernières versions du scénario pour qu’ils me disent ce qu’ils ressentaient, s’ils avaient des petites critiques. Ils avaient fait pareil quand ils avaient écrit ALIBI.COM et je leur avais fais mon petit retour avec mes petites notes. On est vraiment une bande de potes qui essaie de se tirer vers le haut !

Parlez-nous maintenant de votre personnage, Tarek. Qui est Yassine ?

Tarek Boudali : Yassine est un gentil qui ne veut faire de mal à personne. Et pour ça il se retrouve à mentir à sa propre famille et il quitte sa copine. C’est quelqu’un qui préfère fuir plutôt que d’affronter ses échecs. Comme on vit dans une époque où on est dans le paraître, plutôt que d’avouer qu’il a tout raté, il préfère dire à sa famille : j’ai eu mon diplôme et j’ai eu mes papiers ! Tout part de là…

Philippe, qui est Fred ?

Philippe Lacheau : Fred est un feignant qui vit avec Charlotte Gabris au début du film. Il n’a pas de projet de couple, pas de projet professionnel, du coup il va rendre service à son pote et se marier avec lui. Mais il va trop se prendre au jeu et pour la première fois, il va être motivé par quelque chose. Peut-être même un peu trop motivé à certains moments… Pour lui ça va être une révélation, quelque chose d’archi positif qui va radicalement le changer. Il est un peu naïf, un peu concon, insouciant, ce qui l’entraîne dans des situations cocasses. J’ai un pote qui est un peu comme ça dans la vie. Je me suis un peu inspiré de lui.