Logement social: nouveau record pour le nombre de demandeurs de HLM

Obtenir un logement social n'est pas chose aisée. En 2024, la demande n'a cessé de croître et le nombre de demandeurs est impressionnant.

En France, certaines catégories de demandeurs de logements sociaux sont prioritaires. C’est notamment le cas des ménages en difficulté financière ou sociale. En 2024, le nombre de demande a explosé.

Logement social : obtenir un HLM n’est pas chose aisée

En france, pour déposer une demande de logement social, il faut être de nationalité française ou titulaire d’un titre de séjour en cours de validité. La démarche peut s’effectuer en ligne.

Via le portail national www.demande-logement-social.gouv.fr, auprès des bailleurs sociaux ou directement en mairie. Chaque demandeur reçoit un numéro unique d’enregistrement, valable sur l’ensemble du territoire.

Ce numéro permet de suivre l’avancement du dossier et de renouveler la demande chaque année. Les commissions d’attribution examinent les dossiers selon des critères définis par la loi.

En 2024, les priorités concernent notamment les personnes en situation de handicap ou âgées, les foyers menacés d’expulsion, les victimes de violences intrafamiliales. Les salariés en mobilité, ainsi que les ménages vivant dans des logements insalubres.

Les collectivités locales peuvent ajouter des critères spécifiques en fonction de leurs enjeux territoriaux. La commission, composée de représentants du bailleur social et d’élus locaux, évalue chaque dossier en tenant compte du degré d’urgence.

Mais aussi des ressources du foyer, et de l’adéquation entre le logement proposé et la situation du demandeur. Elle veille également à garantir la mixité sociale dans les résidences.

Des démarches modernisées

En cas d’attribution, le candidat est informé par courrier ou e-mail, et doit donner sa réponse dans un délai imparti. À noter que plusieurs refus injustifiés peuvent entraîner la radiation du fichier.

Pour améliorer l’efficacité du processus, certaines régions expérimentent des plateformes numériques afin de mieux faire correspondre l’offre et la demande. Des efforts particuliers sont également menés pour faciliter l’accès des jeunes actifs.

Mais aussi des familles monoparentales au logement social. Malgré ces initiatives, la demande reste largement supérieure à l’offre, avec plus de deux millions de foyers en attente.

En 2024, les pouvoirs publics ont renforcé les mesures pour favoriser la construction de nouveaux logements. Et optimiser l’utilisation de ceux existants.

L’accès au logement social reste conditionné au respect de plafonds de ressources, variables selon la taille du foyer et la zone géographique. En 2025, ces plafonds ont été revalorisés de 2,47 %.

Par exemple, une personne seule ne doit pas dépasser 23 201 € de revenus annuels en province, contre 26 687 € en Île-de-France. Un couple : 30 984 € en région, 39 885 € en Île-de-France.

Pour un foyer de trois personnes le revenu ne dépasse pas 37 259 € en province, 47 944 € en Île-de-France, 52 284 € à Paris. Une famille de quatre : 44 982 € en région, 57 429 € en Île-de-France, 62 424 € à Paris.

Logement social : un nombre record de demandeurs en 2024

En 2024, seuls 384 000 logements sociaux ont été attribués, soit une baisse de 2,3 % par rapport à 2023. Ce niveau rejoint celui de 2020, année marquée par la crise sanitaire et l’arrêt de nombreux chantiers.

Dans le même temps, les demandes ont continué d’augmenter, avec une hausse de près de 5 % en un an. Ce qui dépasse donc désormais les quatre millions.

Conséquence directe, le taux d’attribution chute à 9,4 % en 2024, contre 10,1 % l’an dernier. C’est la première fois qu’il passe sous la barre des 10 %, un seuil historiquement bas.

En près d’une décennie, ce taux a reculé de près de six points, alors qu’il dépassait les 15 % en 2016. Sur la même période, le nombre total d’attributions a chuté de plus de 20 %, soit environ 100 000 logements en moins.

Si la baisse se voit moins marquée cette année (-9 000) qu’en 2022 et 2023 (-25 000 et -18 000), l’Ancols reste prudente. Elle estime qu’il est trop tôt pour y voir une stabilisation.

Ce repli résulte surtout d’un double phénomène : une baisse de la construction et un ralentissement de la rotation dans le parc social. Or, cette rotation – c’est-à-dire les déménagements au sein du parc existant – représente l’essentiel (80 à 85 %) des attributions.

En cinq ans, ce taux est passé de 9,8 % à 8,1 %, ce qui freine d’autant le renouvellement des logements disponibles. Ce ralentissement s’explique notamment par la crise immobilière.

Avec des taux de crédit élevés, de nombreux ménages renoncent à acheter ou à louer dans le privé, préférant rester dans leur logement social. Par ailleurs, la production de nouveaux HLM recule également, passant de 75 000 en 2018 à 63 000 en 2023, dans un contexte de blocage de l’offre.