Cette grande marque de magasins de chaussures au plus mal et en liquidation judiciaire

Certains magasins de chaussures ne sont plus aussi populaires qu'auparavant. En effet, cette enseigne très célèbre est en liquidation.

En 2025, le marché des magasins de chaussures en France connaît une transformation rapide, tiraillé entre digitalisation, attentes écoresponsables et retour du commerce de proximité. D’ailleurs, cette enseigne d’une grande marque est en liquidation judiciaire comme l’indique nos confrères de NuitFrance.

Magasins de chaussures : comment tirer son épingle du jeu ?

Si les grandes enseignes continuent de dominer, les indépendants et les marques émergentes tirent leur épingle du jeu en misant sur l’ultra-personnalisation. Mais aussi l’expérience client.

Avec la montée en puissance de l’e-commerce, le nombre de magasins physiques spécialisés dans la chaussure a légèrement diminué ces dernières années. En cause : une fréquentation en berne, des loyers élevés et une concurrence féroce en ligne.

Pourtant, certains acteurs réussissent à s’adapter. Les boutiques repensent leur modèle, moins de stock en rayon, plus d’espaces expérientiels, et un service client plus poussé.

L’essor du phygital et des essayages augmentés. La frontière entre le commerce physique et digital s’estompe. De nombreuses chaînes — à l’image de Bocage, Eram ou Minelli — investissent dans le « phygital ».

Il peut s’agir de bornes connectées en magasin, essayage virtuel via applications, paiement mobile et click & collect en 1h. L’objectif se veut de fluidifier le parcours client, et faire revenir les consommateurs en boutique.

Face à des consommateurs plus sensibles à l’impact environnemental de leurs achats, les marques made in France ou éco-conçues gagnent du terrain. Veja, N’Go Shoes, ou encore les Ateliers Heschung séduisent une clientèle en quête de sens.

Des différenciations notables

Les magasins de chaussures indépendants valorisent ces produits en misant sur la transparence et le conseil personnalisé. En 2025, acheter une paire de chaussures ne se limite plus à l’acte d’achat.

En effet, certains magasins proposent des services sur-mesure. Diagnostic de posture, personnalisation de semelles, retouches express ou conseils morpho.

D’autres organisent des ateliers de réparation ou des collectes de chaussures usagées pour favoriser le recyclage. Malheureusement, pour certaines enseignes, la concurrence est trop grande.

Le mois dernier, Nuit France évoquait les difficultés grandissantes d’une enseigne française emblématique. Quelques semaines plus tard, le verdict est tombé — et il est sans appel.

Le 8 avril, le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère a prononcé la liquidation judiciaire définitive de Clergerie. Cela met ainsi fin à plus de quatre décennies d’histoire et de savoir-faire.

Fondée en 1981 par Robert Clergerie, la marque s’est rapidement imposée comme un symbole du luxe à la française. Reconnu pour son artisanat et son style.

Magasins de chaussures : cette enseigne n’a pas tenu le coup

Les chaussures Clergerie ont conquis les podiums internationaux et orné les pieds de stars comme Madonna ou Lauren Bacall. À son apogée, l’entreprise écoulait jusqu’à 11 000 paires par an.

Mais depuis plusieurs années, l’enseigne accumule les difficultés. Placée en redressement judiciaire en 2023, elle avait été reprise par le groupe californien Titan Footwear.

Au total, 75 licenciements et la fermeture de l’atelier historique de Romans-sur-Isère ont suivi. Malgré ces mesures d’économie, l’entreprise n’a jamais réussi à se relever.

Cette liquidation de ce magasin de chaussures traduit par la suppression d’une cinquantaine de postes. En grande partie dans l’usine historique de Romans, fief de la chaussure française.

Pour les salariés, c’est un choc. Valérie Treffé-Chavant, déléguée CFE-CGC et salariée depuis 34 ans, déplore une issue injuste. « C’est un gâchis, un manque de respect pour les salariés et pour Monsieur Clergerie. »

Jusqu’au bout, les équipes ont cru à une reprise, portée notamment par Joseph Lévy, actionnaire minoritaire. Il proposait une relocalisation partielle de la production.

Mais le tribunal a rejeté cette offre, jugeant les perspectives insuffisantes face aux pertes accumulées. Le cas Clergerie illustre une réalité plus large : le secteur de la mode et de la chaussure fait face à une crise profonde.

L’inflation, la baisse du pouvoir d’achat et la montée en puissance du e-commerce affaiblissent durablement les enseignes physiques, même les plus établies. Clergerie tire donc sa révérence, mais son empreinte reste forte.

Source : Nuit France