Durant plus de 3 heures, les 11 candidats à la Présidentielle ont répondu aux questions de Laurence Ferrari et Ruth Elkrief sur divers thématiques. On vous résume rapidement ce qu’il s’est passé durant ce grand débat qui a été diffusé en direct sur BFMTV et CNews.

Les 10 candidats sans Philippe Poutou

Les 10 candidats sans Philippe Poutou qui a refusé de poser sur la photo.
© Lionel BONAVENTURE / POOL / AFP

Les 11 candidats présents lors de ce débat (par ordre alphabétique) :
Nathalie Arthaud, François Asselineau, Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon, Benoît Hamon, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou.

Les candidats avaient 1 minutes 30 de parole pour chaque sujet. Une condition pour éviter la cacophonie.

Les « petits » candidats prennent la parole

Les six candidats minoritaires ont fait parler d’eux, notamment en piquant au vif les 5 mastodontes. Philippe Poutou à l’extrême gauche, et celui qui est ressorti de ce débat. Non pas pour ses idées puisqu’elles étaient assez limitées mais par ses attaques sur François Fillon et Marine Le Pen.

« L’immunité ouvrière »

La punchline sur Le Pen de la soirée quand le candidat du NPA parle du fait que Marine Le Pen ne se soit pas présenté chez les policiers en utilisant son immunité parlementaire.

Pareil pour Fillon qui « se sert dans les caisses publiques » et « quand il paye sa famille »

Nathalie Arthaud n’a pas quitté sa ligne directrice, avec des idées qui feront avancer les conditions des « travailleurs » et « caissières » et sa fronde contre le capitalisme, les ultrariches et les politiciens corrompus.

Je veux faire entendre le camp des travailleurs, l’intérêt des ouvriers, caissiers, cheminots et j’inclus les chômeurs, les travailleurs condamnés à l’inactivité, les retraités, les indépendants, les artisans étranglés par le capital.

Macron, toujours d’accord avec tout le monde selon François Asselineau

L’un des rares rires de la soirée, avec la vanne du souverainiste François Asselineau qui s’est moqué d’Emmanuel Macron en disant : « vous êtes toujours d’accord avec tout le monde ».

On remarquera que Macron l’a confondu par la suite avec Philippe Poutou.

Jean Lassalle a fait du Jean Lassalle

On ne pense pas une seconde qu’il gagnera l’élection Présidentielle, mais il a tout de même apporté un peu de campagne dans ce débat. Le fils de berger, frère de berger n’a pas travaillé son débat et ses idées et cela s’est vu.

Jacques Cheminade contre le diktat financier

Jacques Cheminade a une dent contre la dictature financière et on l’a bien compris. Il s’est élevé « contre tous ces héritiers d’un système usé qui n’ont pas voulu prendre le taureau financier par les cornes ».

Fillon, un président exemplaire

François Fillon souhaite un président exemplaire. Il a été taclé de gauche et droite, notamment sur ses affaires en cours (emplois présumés fictifs, soupçons de détournement d’argent public, costumes) mais c’est aux journalistes, qui ont voulu  » le faire taire et l’éliminer » et à François Hollande à travers on cabinet noir :

Un président exemplaire est un président qui dit la vérité aux Français sur la réalité de la France et la réalité du monde. C’est un président qui met en oeuvre les engagements qu’il a pris.
C’est un président qui respecte son Premier ministre, qui respecte le gouvernement. C’est un président qui ne se sert pas des moyens de l’Etat pour affaiblir ses adversaires. C’est un président qui ne confie pas à des journalistes des secrets défense. C’est un président qui, au bout de cinq ans, peut dire qu’il a amélioré la situation et la vie des Français.

Benoît Hamon de son côté n’a pas réussi à faire ressortir les idées qui le sépare des autres : revenu universel, l’écologie avec la sortie du et le traité européen alternatif installant un Parlement de la zone euro.
Le candidat PS n’a pas été attaqué et il a plutôt réussi ses frondes envers Le Pen et Fillon, tout en restant assez transparent durant ce débat.

Emmanuel Macron l’Amnésique

Le même propos concernant le candidat de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan qui a fait pale figure dans ce débat. En insistant sur ses « convictions gaullistes sociales », il a notamment été critiqué par Fillon qui lui a rappelé qu’il n’avait jamais eu d’expérience dans un gouvernement. Il ne s’est pas caché pour épinglé les candidats du « système » :

Ça fait 10 ans que vous avez augmenté les impôts, 30 milliards pour M. Fillon, 60 pour M. Macron

Macron lui répondant que « Non, je n’ai jamais été ministre des Finances ni Premier ministre ». Nicolas Dupont-Aignan lui a retorqué qu’il devait être « un peu amnésique ». C’est jamais vous.

Mélenchon, le plus convaincant de la soirée

Encore une fois, Jean-Luc Mélenchon s’est montré à son aise lors de ce grand débat. Il a notamment piqué Le Pen sur la religion avec son exclamation « Fichez nous la paix avec la religion ».

Il a été plus apaisé que lors du premier débat et il a pu calmement étaler ses idées. Ce qui fait de lui le candidat qui a réussi à ressortir de ce grand débat des présidentielles, devant Emmanuel Macron et François Fillon.

Pas de solutions pour Le Pen après être sorti de l’Euro

Comme beaucoup de candidats à la Présidentielle (Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Luc Mélenchon, François Asselineau, Jacques Cheminade), Marine Le Pen est contre l’Union Européenne. Mais c’est sur les questions économiques que la candidate FN a peiné à se montrer, en étant incapable de chiffrer le cout de cette fermeture des frontière et de ce FREXIT et également sur la situation des travailleurs détachés lancé par Nicolas Dupont-Aignan :

C’est inacceptable que des personnes qui viennent de Roumanie, de Pologne, d’Espagne et ne payent pas les charges sociales, quand nos artisans, nos indépendants les payent.

Emmanuel Macron a également pris la parole :

On oublie de dire à chaque fois qu’il y a près de 300 000 Français qui sont travailleurs détachés. Donc vous irez leur expliquer les uns et les autres que dès demain c’est fini pour eux

Jean-Luc Mélenchon a rappelé à Marine Le Pen qu’elle n’avait pas voté contre cette directive européenne sur les travailleurs détachés, mais qu’elle s’était abstenue, contrairement à lui.

Attaqué par Hamon, Macron, Poutou… Marine Le Pen a vécu un débat mouvementé. C’est sur la sortie de l’Euro qu’Emmanuel Macron a essayé de grailler des points de sondage à celle qui le talonne :
Avec la sortie de l’euro pour les épargnants, les travailleurs, ce sera une baisse de pouvoir d’achat. Ce que vous proposez, c’est la guerre économique. Le nationalisme, c’est la guerre. Je viens d’une région qui est pleine de ces cimetières.
François Fillon enchaina avec cette phrase qui la cloua sur place :

Il n’y a pas de politique économique de Mme Le Pen, car cette politique économique s’effondrera à la minute où les Français se seront prononcés contre cette sortie de la monnaie européenne.

En résumé, un débat très long et confus. Une multitude de prises de paroles qui a encore plus embrouillé les choix de vote des électeurs qui n’ont pas vu un candidat proposer les meilleures idées pour sortir la France de ce marasme.