
Il n'est pas rare de recevoir des arnaques de la part d'organismes se faisant passer pour la CAF. La preuve avec cette nouvelle fake news.
En 2025, la lutte contre les fraudes à la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) en France s’intensifie, face à des pratiques frauduleuses de plus en plus sophistiquées. Récemment, une fausse information concernant un prêt automobile s’est répandue sur X.
CAF : la lutte contre la fraude s’intensifie en 2025
Bien que la majorité des allocataires de la CAF soient honnêtes, les fraudes identifiées fragilisent le système et justifient un renforcement des contrôles. En 2022, l’organisme a détecté 48 692 fraudes, représentant un préjudice de 351 millions d’euros.
En hausse de 13,5 % par rapport à l’année précédente. Les prestations les plus concernées sont le RSA (60 % des indus), la prime d’activité (13 %) et les aides au logement (12 %).
Les fraudeurs utilisent diverses techniques : fausses déclarations de ressources, dissimulation de vie en couple. Mais aussi usurpation d’identité, ou encore exploitation de plateformes comme Airbnb et Vinted pour générer des revenus non déclarés.
Des réseaux organisés profitent également de la crédulité des allocataires via des arnaques en ligne. Ils récupèrent leurs identifiants pour détourner des prestations.
Pour contrer ces fraudes, la CAF a mis en place plusieurs mesures. En 2024, la CAF de l’Hérault a effectué plus de 743 000 vérifications, détectant 1 441 fraudes pour un montant de 13,6 millions d’euros.
Une équipe de 30 agents, incluant d’anciens policiers et détectives, a été constituée pour traquer les fraudes complexes et organisées. Et, l’utilisation d’algorithmes et d’intelligence artificielle permet de cibler les dossiers à risque.
Des arnaques qui ne désemplissent pas
D’ailleurs, le déploiement de FranceConnect+ vise à renforcer la sécurité des connexions au portail des CAF. Cela réduit ainsi les risques d’usurpation d’identité.
En France, les fraudeurs s’exposent à des sanctions allant du remboursement des sommes indûment perçues à des pénalités financières. Voire des poursuites judiciaires.
En 2024, la CAF de l’Hérault a déposé 164 plaintes pour des fraudes majeures, notamment des usurpations d’identité. Mais, face à la complexification des fraudes, la CAF continue d’adapter ses stratégies pour préserver l’intégrité du système.
D’ailleurs, de nombreuses fake news pullulent sur les réseaux sociaux. Vous êtes peut-être tombé sur cette vidéo devenue virale, partagée sur TikTok puis relayée sur X.
On y voit un homme affirmer, pendant près de deux minutes, avoir obtenu un prêt de 15 000 euros de la part de la Caisse d’allocations familiales (CAF). Et ce, pour acheter une voiture.
Ce dernier précise même avoir pu choisir ses mensualités, fixées à 75 euros. Il affirme aussi que le montant maximal du prêt peut aller jusqu’à 45 000 euros.
CAF : un internaute répand une fake news
Mais cette information est-elle fondée ? Oui et non, répond la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), contactée par 20 Minutes.
Selon l’organisme, la vidéo véhicule des propos trompeurs et ne reflète en rien les règles qui encadrent les prêts attribués par les CAF. Les montants évoqués, tout comme les modalités de remboursement, sont largement erronés.
En effet, il existe bien une aide appelée « prêt mobilité ». Elle se se veut ainsi destinée à aider certains allocataires à financer l’achat d’un véhicule, notamment dans le cadre d’un projet d’insertion ou dans des zones mal desservies par les transports publics.
Cependant, cette aide ne se veut pas proposée partout en France, et ses conditions d’attribution varient selon les départements. Surtout, les montants prêtés n’atteignent en aucun cas les chiffres avancés dans la vidéo.
Ils se situent généralement autour de 3 000 à 4 000 euros maximum. Pour en bénéficier, les demandeurs doivent répondre à des critères stricts.
L’aide s’adresse en priorité aux personnes engagées dans un projet professionnel ou de formation. De plus, contrairement à ce qui est affirmé dans la vidéo, les prêts sont remboursables sur une durée plus courte, via des retenues mensuelles sur les prestations sociales.